ArtWork by Aïda Bruyere
ALERTE CHALEUR
Vendredi 30 juin, un plateau inédit réunira aux Eurockéennes artistes et danseurs de Shatta, le dancehall martiniquais. La promesse d’une belle fiesta.
“Du shatta aux Eurocks, vous êtes sérieux là ?” Venus de connaisseurs étonnés comme de néophytes intrigués, les commentaires reçus par l’équipe de festival lors de l’annonce de World of Shatta témoignent de la curiosité autour de ce projet Eurock Special, spécialement taillé pour cette 33ème édition. Afin de mieux cerner le Shatta, un peu d’histoire s’impose. Né en Martinique, ce style musical puise ses inspirations dans le dancehall jamaïcain ou la soca caribéenne. Basses lourdes, paroles suggestives, twerk endiablé… Le cousin martiniquais du reggaeton ne cache pas son intention de faire monter la température. En toute logique, le baromètre des Eurocks affichera donc certainement rouge vif vendredi 30 juin, sur la scène de la Loggia.
Devant la sono ? Shannon (étoile planétaire du dancehall), Shaydee’s (figure montante du shatta game) et Natoxie (aka Nathanaël Petit Coquin).
Soit un trio d’avengers du shatta qui animera le dancefloor – sans trêve ni répit – de 00h30 à 2h00 du matin.
SCÉNO CHIC
Dans la nuit du Malsaucy, Shannon, Shaydee’s et DJ Natoxie bénéficieront de la complicité de deux marraines de choix. Tout d’abord la plasticienne Aïda Bruyère. Cette artiste francilienne s’est notamment fait connaître – en 2021 – avec son exposition Never Again au Palais de Tokyo (Paris) dans laquelle elle sondait l’expression des corps dans l’espace social. “Avec mon travail, j’essaye de montrer comment certains codes qui sont liés à la féminité – la danse, les vêtements, les ongles, le maquillage – permettent aux femmes de se créer une sorte d’armure pour se protéger et se libérer. J’ai déjà eu l’occasion de travailler sur l’univers du dancehall féminin, je suis donc très heureuse de pouvoir participer à ce projet World Of Shatta.” À Belfort, Aïda Bruyère présentera une boucle vidéo de sa conception, intégrant des éléments liés à la danse et à la culture dancehall. Un immense GIF qui soutiendra visuellement les passages des artistes sur scène et la vivacité des danseurs dans la fosse.
CHORÉ CHOC
Question danse justement, Aya Level en connaît un rayon. Avec plusieurs récompenses à son actif dont celle de Dancehall Queen Europe, cette danseuse et chorégraphe est également connue pour son mouvement d’empowerement au féminin Special Gyal (soirées, workshops, battles…). Avec trois danseuses de son crew, elle proposera aux Eurocks des tableaux spécialement calés sur les tracklists des artistes.
“C’est génial que le shatta soit présent dans un tel festival, car cela va permettre de faire découvrir cette culture à un nouveau public. Le dancehall, c’est avant tout le partage et la fête. Le shatta est une danse sociale qu’on apprend en soirée et dans la rue. Mon objectif c’est de transmettre cet état d’esprit à Belfort”.
MC, scénographe, chorégraphe, danseurs… Toutes et tous semblent déjà parés pour une fiesta mémorable. Ne reste plus qu’à attendre les festivaliers. La nuit leur appartient.
