Nous sommes dimanche et comme la bienséance l’impose, les festivaliers portent leurs plus beaux vêtements. A part les campeurs évidemment qui mettent les moins sales. On commence la journée avec les survêts à 3 bandes de 13 Block, dont l’hymne «Fuck le 17» soulève le Chapiteau. C’est bien la première fois, en 4 jours, que les festivaliers s’ambiancent au son des gyrophares. Port du bandana de rigueur pour le concert des Stray Cats dont le rock n’roll ressuscite une flopée de paires de guiboles devant la Grande Scène. Pendant que la Patrouille de France survole le festival en étoile, Columbine met le chapiteau en Y. « C’est pas grave » entonnent les rennais. Sans doute pour s’excuser du pantalon à facettes de Lujipeka, un des deux MC du duo. Bref, c’est déjà l’heure de Christine and the Queens, en chemise rouge pour sa seconde apparition au Malsaucy. Chorégraphie, scénographie, photographies, les yeux des festivaliers brillent de 128.000 feux. Au même moment à la Plage, le punk hardcore de Turnstile nous replonge dans les 90’s et dans un circle-pit étonnamment entamé dans le sens inverse des aiguilles d’une montre. « C’était trop court » s’accorde un couple de quarantenaires. Le concert, comme le festival qui vit déjà ses dernières heures. Heureusement, le groove de The Roots est éternel et le Chapiteau chavire devant – sans discussion possible – l’un des grands moments de cette édition. Le groupe balaie son répertoire façon mash-up. Questlove signe une masterclass à la batterie. Et Tuba Gooding Jr. confirme qu’on peut concilier soubassophone et street credibility. « Despite all my rage, I am still just a rat in a cage ». Pragmatiques, The Smashing Pumpkins nous rappellent qu’il faudra ben retourner au boulot lundi matin. Tandis qu’Arnaud Rebotini ferme la Plage à 120 battements par minute et en costard cravate. Les Eurocks sur leur 31.
Texte : Baptiste Roux Dit Riche